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les cellulites cervico-faciales d'origine dentaire

-          -Définition des cellulites cervico-faciales.

-          -Leur étiologie et leur bactériologie.

-          -Les formes cliniques de ces cellulites.

-          -Leur traitement.

 

 

       Les cellulites cervico-faciales d’origine dentaire sont des infections des tissus cellulo-adépeux de la face et des espaces péri-pharyngés, de point de départ endodentaire ou péridentaire. La propagation de l’infection jusqu’à ces tissus se fait par voie ostéopériostée, lymphatique, hématologique ou directe.

 

       Chaque dent infectée ou dont le parodonte est infecté peut provoquer une cellulite dans les tissus en rapport avec elles. Au niveau de la mandibule, les infections du bloc incisivo-canin s’étendent dans la région labiale inférieure (5) ou la région mentonnière (6) ; si les prémolaires et les premières molaires sont atteintes, l’infection touchera la région génienne basse (8) et on parle d’infection de la région sous mandibulaire (7) si les deuxièmes et les troisièmes molaires étaient infectées. Au niveau du maxillaire, si l’infection touche les incisives centrales et latérales, elle va se propager (par ordre) vers la région labiale supérieure(1) et la région nasogénienne (2) ou palatine ; si elle touche la canine, son extension se fait soit vers la fosse canine et l’angle interne de l’œil (3) ou le fond du vestibule soit vers le palais (rarement) ; si les prémolaires ou les molaires étaient infectées, la propagation de l’infection se fait vers la région génienne haute (4).

       Ces cellulites cervico-faciales peuvent être d’origine dentaire (complication de carie et mortification, traumatisme dentaire, accident d’évolution, péricoronnarite…), d’origine péridentaire (poche parodontale, nécrose à rétro, desmodontite, parodontite…) ou d’origine iatrogène (taille agressive, traitement canalaire mal fait à cause d’un dépassement, une désinfection insuffisante ou obturation imparfaite, prothèse traumatisante...). Dans la majorité des cas, la flore polymicrobienne en cause associe des germes aérobies (même aéro-anaérobies) principalement Gram + (streptocoques oraux, en particulier le groupe S. milleri) et des germes anaérobies Gram + (Peptostreptococcus et Parvimonas) et Gram – (Prevotella et Porphyromonas).

       Il existe plusieurs formes cliniques évolutives de cellulites cervico-faciales depuis la plus simple jusqu’à celle dont le pronostic est réservé, elles peuvent évoluer sous un mode aigue ou un mode chronique :

 

   Les cellulites circonscrite aigue : sous ce mode, on trouve différentes stades ; la cellulite séreuse, qui correspond au stade initial purement inflammatoire, cliniquement on trouve une tuméfaction male limitée et légèrement douloureuse à la palpation avec une peau rose, lisse et chaude, à ce stade, le patient souffre des douleurs pulsatiles au niveau de la dent causale (dont le test de vitalité est négatif et le test de percussion est positif) sans signes généraux ; ces cellulites peuvent évoluer vers la sédation si le traitement est bien conduit ou vers la suppuration dans le cas contraire donnant ainsi une cellulite suppurée, cette dernière représente le stade d’inflammation suppurative (abcès chaud), cliniquement, la tuméfaction précédente devient bien limitée, plus chaude, très douloureuse à la palpation et fluctuante (signe de Godet +), le patient souffre des douleurs lancinantes et irradiantes, trismus, halitose, hypersalivation, asthénie et fièvre, en absence du traitement, elles évoluent vers la fistulisation, la chronicité ou la diffusion ; la cellulite gangréneuse qui est un stade intermédiaire entre la circonscrite et la diffuse, due à des bactéries anaérobies qui provoque un nécrose tissulaire, la palpation révèle une sensation de crépitation et la ponction ramène de pus brunâtre et fétide, elle est associée à une fièvre, asthénie, insomnie et une pâleur grisâtre ; la cellulite ligneuse est due à une antibiothérapie insuffisante ou mal adaptée, indolore (parfois des douleurs intermittente), sous forme de placard dur avec une peau rouge épaissie, elle peut évoluer vers la diffusion en absence de traitement.

   Les cellulites chroniques résultent d’un traitement inadéquat d’une cellulite suppurée ou d’un drainage insuffisant, cliniquement, elles se manifestent par la présence d’un nodule violacé fluctuant en son centre et induré à sa périphérie sans signes généraux. Sans traitement, son évolution se fait vers le réchauffement ou la fistulisation et elle peut guérir avec un traitement adéquat.

   Les cellulites diffuses (phlegmons diffus) n’ont aucune tendance à la limitation. Elles sont compliquées par la nécrose étendue des tissus et leur bactériologie implique surtout des germes anaérobies. Sur le plan général, elles sont caractérisées par une toxi-infection maligne (fièvre, frisson, hypersudation, pâleur, pression artérielle basse, diarrhées et vomissement…), ces cellulites peuvent même être mortelles. Elles se présentent sous plusieurs formes cliniques : angine de Gansoul-Ludwig sus mylo-hyoïdienne ; angine de Senator (cellulite diffuse péripharyngée) ; phlegmon diffus de la face (phlegmon du Petit Dutallis) ; phlegmon diffus de Lemaitre et Ruppe (cellulite sous mylo-hyoïdienne).

       En passant au traitement, chaque type ou stade de cellulite nécessite un plan de traitement spécifique. La cellulite séreuse a besoin d’une thérapeutique médicale pour refroidir l’infection (antibiothérapie à large spectre+ antalgique pour soulager le patient) et un traitement étiologique de la dent causale (conservateur ou radical) ; si elle passe au stade suppuratif, on doit précéder ces deux thérapeutique par un drainage de la collection purulente ; une hospitalisation sera indiquée en plus en cas de cellulites ligneuse ou gangréneuse pour une antibiothérapie massive et prolongée en perfusion intraveineuse ;

pour les cellulites chronique, ça diffère selon le cas, un drainage est nécessaire en cas de collection, un traitement médical en cas de réchauffement, plus un traitement étiologique dans tous les cas ;

en cas de diffusion, une hospitalisation et une surveillance du patient sont nécessaires pour un traitement médical (antibiothérapie en urgence après un antibiogramme, anticoagulant en cas de thrombophlébite, corticothérapie pour lutter contre l’œdème et un antalgique) et un drainage sous anesthésie générale, le traitement étiologique est toujours indispensable.

 

   En ce qui concerne les anti-inflammatoires non stéroïdiens, ils ne sont plus recommandés à cause du risque de propagation et diffusion de l’infection.

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