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les glandes salivaires et salivation

 

°les propriétés et la composition physiologique de la salive.

°Rappel anatomique des glandes salivaires.

°la sécrétion salivaire en état physiologique.

°l’hypo/hyper-salivation (étiologie et conséquences).

° Traitement d’une hyposialorrée.

      

 

       Le corps de tout être humain renferme plusieurs liquides biologiques, parmi lesquels, on trouve dans la cavité buccale la salive dont on va parler dans cet article. La salive est sécrétée par des glandes spécifiques salivaires, c’est un liquide incolore, insipide et plus ou moins visqueux selon son origine et sa composition. Généralement, elle est constituée de 99.5°/° d’eau ; 0.3°/° de substance organique et 0.2°/° de substance minérale.

   Sa ration inorganique contient essentiellement les éléments suivants : des cations (K+ ; Mg++ ; Ca++) qui participent à la formation de la pellicule acquise, des anions (chlorure ; bicarbonates) qui prennent part dans le pouvoir tampon salivaire, et en quantité moindre, on trouve aussi du phosphore, d’iode, du fluor et du fer et cuivre en trace. En ce qui concerne la portion organique, elle renferme plusieurs éléments typiquement protéiques ; des anticorps (IgG provenant du sérum et IgA spécifique de la salive) ; des vitamines (D, K, C, B12..) et des facteurs de croissance (TGF, EGF) ; des agglutines ou mucines salivaires qui confère à la salive sa viscosité et favorisent l’agrégation plaquettaire ; lactoférine qui utilise le fer du milieu comme facteur de croissance ; des enzymes salivaires ( l’amylase dont le rôle est la dégradation de l’amidon, l’estérase antibactérienne, la lactoperoxydase antiseptique, les lysozymes qui ont la capacité de lyser les bactéries surtout Gram + …) ; hydrates de carbones ; glucose ; créatinine ; phospholipides ; urée ; des acides aminés ;cellules épithéliales ; bactéries…

   Les propriétés physico-chimiques de la salive dépendent de sa composition et son origine comme sa viscosité qui est en relation surtout avec la quantité  de mucines, son ph physiologique est environ 6.7 (en générale entre 5.5 et 7.6)… la salive joue un rôle protecteur important, d’abord par les mucines qui lubrifient la muqueuse buccales limitant sa déshydratation due à la respiration et diminuant ainsi les traumatismes occlusales et les chocs thermiques, puis par ses constituants antibactériens et antiseptiques et les agents immunologiques qu’on a cité ; elle prend part dans la digestion aussi par la lubrification du bol alimentaire facilitant sa déglutition et par les enzymes y présentes comme l’amylase et la lipase ; grâce à son pouvoir tampon, la salive inhibe la déminéralisation des surfaces dentaires et cela par les bicarbonates et certaines protéines et enzymes qui neutralisent le milieu buccal et par les phosphates, le fluor et le calcium qui renforcent la charge minérale de surface.

       Avant de passer à la salivation et la sécrétion salivaire, il faut d’abord bien connaitre les glandes salivaires, leur anatomie et leur physiologie. Ces glandes sont réparties en glandes accessoires ou mineures qui disposent sur toute la muqueuse buccales, elles sont des amas d’unités sécrétoires, non encapsulées, s’ouvrant en bouche via des courts canalicules ; et glandes principales ou majeures qui sont paires dont l’origine est ectodermique, possédant des structures sécrétrices et excrétrices et elles sont les suivantes :

 

   La glande parotide ; la plus volumineuse, généralement bilobée, elle est de forme pyramidale, occupe la loge parotidienne entre le masséter et la peau et entre la mandibule et le muscle sterno-cléido-mastoïdien, en ce qui concerne son innervation, elle est assurée essentiellement par le nerf facial et secondairement par le nerf auriculo-temporale branche du nerf mandibulaire, sa vascularisation est assurée par l’artère carotide externe et le retour veineux se fait par la veine jugulaire externe, le conduit excréteur de cette glande est le conduit parotidien de Sténon qui s’ouvre sur la face interne de la joue en regard de la deuxième molaire après avoir traversé le muscle buccinateur, elle est enveloppée dans un feuillet aponévrotique et contient des acini séreux (glande purement séreuse) ;  

   La glande sous-maxillaire ; qui a un aspect lobulé et une capsule, occupant la loge sous-mandibulaire, elle est à cheval sur le muscle mylohyoïdien (une partie sur et l’autre sous), sa vascularisation est assurée par l’artère et la veine faciales et son innervation par la branche cervico-faciale du nerf facial, c’est une glande mixte à prédominance séreuse (tubulo-acineuse), son canal excréteur (le canal de Wharton) s’ouvre par l’ostium ombilicale sur la crête de la papille sublinguale juste en dehors du frein de la langue ;

   La glande sublinguale ; située sous la muqueuse du plancher buccal et s’ouvre le long de l’éminence sublinguale par plusieurs canaux excréteurs (canaux de Walther), c’est une glande mixte à prédominance muqueuse, vascularisée par les artères linguale et submentonnière et se draine dans la veine profonde de la langue, son innervation est assurée par le nerf lingual par l’intermédiaire du ganglion sublingual.

       Ces unités fonctionnelles salivaires sont constituées de 4 éléments distincts (les acini, les canaux, les cellules myoépithéliales et les vaisseaux) qui sont tous sous contrôle du système nerveux autonome assurant ainsi la sécrétion salivaire. Le système parasympathique stimule la sécrétion salivaire en augmentant la sécrétion d’eau, des électrolytes et des protéines ; et le système sympathique stimule la sécrétion de mucus. La capacité sécrétrice de ces glandes peut être étudiée par la sialométrie qui mesure le débit de salive mais cet examen n’est pas de pratique courante, il est de réalisation délicate et désagréable pour le patient ; en revanche, deux autres testes sont à notre disposition pour explorer la salive lors d’une simple consultation, le test au sucre qui s’agit de laisser fondre sous la langue un morceau de sucre calibré et à l’aide d’un chronomètre, le temps de délitement est d’environ 3 min (il peut être considéré comme pathologique si il dépasse 3 ou 4 min), le deuxième test est l’utilisation d’un tube de paraffine qui est donné à mastiquer pendant 5 min, en crachant au fur et à mesure dans un verre gradué, le volume recueilli varie de 6.5 à 10.1 ml (il est pathologique au-dessous de 5 ml). 

   Comme tout mécanisme dans le corps humain, la salivation et la sécrétion salivaire peut être affectée provoquant ainsi soit une hypersialorrhée soit une hyposialorrée ou même une xérostomie. L’ hypersialorrhée (ptyalisme) est l’augmentation de la sécrétion salivaire qui devient avec du temps gênante voire invalidante, sa survenue est rare, on la retrouve généralement lors d’irritations bucco-pharyngées, d’accidents d’éruption et des pathologies œsophagiennes ; alors que l’hyposalivation est plus fréquente, elle peut survenir suite à une irradiation cervico-faciale, à des maladies auto-immunes (syndrome de Gougerot-Sjörgren) ou même suite à des traitement médicamenteux comme les suivants : les anticholinergiques +++ , les antispasmodiques, les hypotenseurs et tous les traitement à visée neurologique (neuroleptiques, tranquillisants, somnifères, benzodiazépines, anxiolytiques…). On est souvent confronté à des pathologies qui affectent directement les glandes salivaires, ces pathologies peuvent être classées en pathologies lithiasiques, infectieuses ou tumorales ;

   L’affection lithiasique est due à la présence d’un ou de plusieurs calculs au niveau du canal excréteur ou de la glande salivaire elle-même, elle est fréquente au niveau de la glande submandibulaire, plus rare au niveau de la parotide et très exceptionnelle au niveau de la sublinguale et des glandes accessoires, il peut en découler des accidents mécaniques et infectieux. Au début, une lithiase salivaire ne peut être découverte que fortuitement lors d’un examen de routine qui met en évidence une petite induration sur le trajet du canal ou d’un examen radiologique qui met en évidence une image radio-opaque du calcul ; à un stade plus avancé, elle peut donner les signes fonctionnels suivants : la hernie salivaire (tuméfaction), la colique salivaire (douleurs) ou l’association des deux, ces signes cèdent après émission brusque d’un jet de salive ; si le calcul n’est pas évacué ou s’il est intra-glandulaire, ils se produisent des accidents infectieux provoquant ainsi une sialodochite, whartonite ou périwhartonite, péristénonite, sous-maxillite,… le parenchyme glandulaire aussi peut être enflammé aussi donnant une sialadénite aigue ou chronique…

   Suite à ces affections, le patient va souffrir d’une sécheresse buccale (plus ou moins grave) dont les conséquences sont les suivantes : des troubles fonctionnels, des ulcérations muqueuses, des candidoses buccales, des polycaries, des polyalvéolyses…

 

       Pour prévenir toutes ces conséquences d’une hyposalivation ou une xérostomie, dès son diagnostique ou chez les patients bénéficiants d’une radiothérapie cervico-faciale, on peut prescrire des sialogogues comme Sulfarlem (1 cp 3 fois/jour au moment des repas) ou des substituts salivaires (salive artificielle : Artisial, Xerostom,…) qui ont un effet antiseptique, la sécrétion salivaire peut être stimulé aussi par des chewing-gums sans sucre.               

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